Variante Collonges - Turenne

Cette variante, plus longue de 8 km, vous permet de rejoindre Martel puis Rocamadour en passant par le siège de l'ancienne Vicomté de Turenne. Très importante, au XVème siècle elle comptait 100 000 habitants répartis dans 111 paroisses, 1200 villages et de nombreuses abbayes. Jusqu'aux portes de Rocamadour, vous allez traverser cette Vicomté.

Les chemins de pèlerinage et les vicomtes de Turenne
Lorsque le chemin arrive vers Tulle, il entre dans l’ancienne vicomté de Turenne qui, au Moyen Age, s’étendait sur une grande partie du Bas Limousin et du Nord du Quercy. Jusqu’à sa vente à la couronne royale en 1738, elle bénéficie d’une autonomie complète. Les vicomtes, tenus à un simple hommage d'honneur envers le roi et exempts d'impôts à son égard, agissent en véritables souverains : ils réunissent des États généraux, lèvent les impôts, battent monnaie, anoblissent. Bienfaiteurs des abbés de Tulle, souvent membres de leur famille ou de leur entourage, ils les aident dans le long procès qui les oppose à l’abbaye de Marcilhac-sur-Célé pour la possession de Rocamadour. Ils favorisent également l’abbaye cistercienne d’Obazine et l’implantation de ses « granges » (domaines agricoles gérés par les moines) autour de la cité mariale. La découverte du corps de saint Amadour en 1166 et l’essor du pèlerinage ne laisse pas les vicomtes indifférents. En effet, le chemin romieu nord sud passant près de Martel, la ville marchande qu’ils viennent de créer, et allant vers l’Espagne et Saint-Jacques de Compostelle connaît alors un surcroît de fréquentation. Du nord, les pèlerins se dirigent vers les bacs de la Dordogne, Creysse, Copeyre ou Gluges avant de rejoindre Montvalent et de gagner Rocamadour par le Causse. A la fin du XIIe siècle, les vicomtes qui contrôlent déjà le nord de l’itinéraire, achètent la vicomté de Brassac afin de pouvoir également contrôler le sud et en particulier Montvalent. Désormais, les vicomtes de Turenne auront la main mise sur le pèlerinage jusqu’au déclin de celui-ci.

Ligneyrac
Le nom du village évolue suivant les époques: In Lineriaco en 930 puis Linairac (1116) et Lignérac en 1655. Les anciens bâtiments du Château des Roberts de Lignérac (XIIème) , surplombent le village. Il a été détruit pas les catholiques en 1587, comme étant un repère des huguenots. L'église Saint-Eutrope est en partie romane, ainsi que l'oratoire qui se trouve sur la place.