Rocamadour - Le Vigan

En  quittant Rocamadour, le chemin de Compostelle oriente sa route à l'ouest d'abord, puis au sud-ouest en quittant rapidement le vallon de l'Alzou pour gagner un petit moment celui de l'Ouysse. Ce ruisseau, rappelez-vous, qui avait disparu à Thémines, ressurgit près d'ici au gouffre de Cabouy. Cette eau claire et vive alimente les moulins de Caoulet, de la Peyre et de Caugnaguet.

Aujourd'hui, la solitude du pèlerin va reprendre le dessus, la campagne lotoise est ici peu peuplée et la forêt l'emporte largement sur les terres cultivées. Le GR évite pratiquement tous les villages et seulement quelques fermes typiques et hameaux disséminés sur les soubresauts calcaires apportent les rares points de vie. En fin de journée, le randonneur pèlerin se posera dans le tranquille bourg du Vigan blotti autour de l'imposante abbaye gothique où un mélange de tuiles et d'ardoises est à l'image de cette région à la fois austère et chaleureuse.

LES TROIS ÉTAGES DE ROCAMADOUR

On peut, pour visiter Rocamadour, prendre l'ascenseur, gravir les escaliers à pied, ou comme les pénitents les plus dévots, à genoux. La solution intermédiaire est celle des marcheurs. À l'étage des maisons, la porte du Figuier (xiiie) débouche sur la rue principale, très commerçante. À voir : trois autres portes fortifiées, Salmon, Hugon et Basse, une mairie du xve (tapisserie de Lurçat) et le musée historique Roland le Preux.

Les cent quarante larges marches du Grand Escalier contournant la roche, mènent à l'étage des églises. De la place des Senhals (les insignes de pèlerins d'autrefois ; y voir la maison de la Pomette xive), quarante autres marches aboutissent aux sanctuaires. Dans la basilique gothique Saint-Sauveur, adossée au roc : la crypte Saint-Amadour, chapelle romane du xiie où fut jadis conservé le corps du Saint, brûlé en 1562 lors des guerres de Religion. La chapelle Notre-Dame (xve), souvent restaurée, abrite surtout la statue miraculeuse. Vierge noire avec l’Enfant sur ses genoux du xiie ainsi que des fresques médiévales. Trois autres sanctuaires ont une ouverture temporaire.

Un chemin de croix en lacet s'élève jusqu'au troisième niveau, celui du château, résidence religieuse du xixe adossée à des remparts du xive et offrant une vue superbe.

Plus à l'est, au rebord du plateau, L'Hospitalet, vrai belvédère, était le petit hôpital des hospitaliers de Saint-Jean auquel le pèlerin arrivait à travers le causse, avant le GR. Il en reste la chapelle romane du cimetière.

Dans les parages : grotte des Merveilles aux peintures préhistoriques et attractions exotiques comme forêt des Singes, Rocher des Aigles.

 

CHEMIN FAISANT DU RAVIN AU CAUSSE

De Rocamadour au hameau de Vitarelles, nous suivons d'abord le ravin de l'Ouysse en passant sous le porche végétal, récemment reconstitué, du moulin de Caoulet qui servait d'abri au bétail. Puis après le moulin de la Pierre, nous remontons sur le causse où Edouard-Alfred Martel explora de nombreux gouffres.

 

L'ABBATIALE GOTHIQUE DU VIGAN

Une abbaye fut fondée dès le xie siècle au Vigan par l'évêque de Cahors. La localité fut prise par les Anglais durant la guerre de Cent Ans. De son passé, elle garde des maisons médiévales et Renaissance et surtout l'église gothique N.-D. de l'Assomption avec sa tour, sa haute nef et ses trois absides abritant retable du xviie et pietà du xviiie. Une faïencerie perpétue les fabrications anciennes.