Le Vigan - Salviac

Entré hier en pays de Bouriane, le chemin des étoiles traverse encore ce territoire placé entre le Périgord noir et les grands causses. La terre rouge et la pierre ocre en sont certainement les meilleurs symboles. La forêt domine toujours le parcours, mais quelques rencontres patrimoniales intéresseront au plus haut point le pèlerin-marcheur.

En premier lieu, Gourdon, capitale de la Bouriane, vaut bien une visite au cœur de ses ruelles étroites toutes dirigées vers l'église Saint-Pierre et le promontoire de l'ancien château, à 284 m d'altitude, ouvert au-dessus des toits vers un vaste panorama. Le chemin visite ensuite le village discret de Costerate, perché au-dessus de la vallée du Céou, et surtout l'Abbaye Nouvelle où le nouveau tracé du GR permet de d’apprécier la beauté et la grandeur de l'église de style gothique au milieu des ruines d'un ancien monastère cistercien du xiiie siècle.

Naturellement Salviac se retrouve être une très bonne étape pour sa richesse architecturale, sa vie paisible et campagnarde, mais aussi pour sa place dans l'histoire car depuis toujours elle se trouve sur le chemin de Compostelle

UNE SOURCE AU CŒUR DE NOTRE-DAME DES NEIGES

Construite autour d'une source miraculeuse coulant dans son chœur, une première chapelle N.-D. des Neiges existait au xiie siècle. Victime des guerres de Religion, elle fut remplacée par celle-ci que Jean Tournier, sculpteur à Gourdon, dota d'un retable polychrome (également : Vierge en pierre du xve siècle).

 

GOURDON, DE RICHARD CŒUR DE LION AUX CAVAIGNAC

Peuplée dès la préhistoire, Gourdon est citée au ixe siècle dans une donation du seigneur au monastère de Sarlat. Ses successeurs, les Forlanier de Gourdon, furent massacrés en 1189 par Richard Cœur de Lion. Il prit la ville qui comptait alors quatre monastères, rasés en 1562 par le chef protestant Duras. Le dernier seigneur de Gourdon, ayant soutenu Marie de Médicis contre Louis XIII, perdit son château que le duc de Mayenne rasa en 1651. Avec la révolution, naquit la dynastie républicaine des Cavaignac. L'ancêtre, avocat, seconda Murat dans le royaume de Naples. Parmi les descendants, le général Cavaignac, adversaire de Napoléon III et des ministres de la IIIe république.

De ce passé, demeurent sur les boulevards des débris de remparts sous des jardins et, rue du Majou, une porte fortifiée, une chapelle Notre-Dame, des maisons en encorbellement. L'hôtel de ville est perché sur les couverts du xviie siècle.

L'église Saint-Pierre (xive), gothique languedocien, a deux tours inégales, un portail en ogive à colonnettes, une grande nef unique, une abside heptagonale, des vitraux d'époque. Dans l'église des Cordeliers (xiie) restaurée : nef gothique et cuve baptismale médiévale à treize arcatures sculptées.

 

L'ÉGLISE DE SALVIAC, SOUS LE SIGNE DE SAINT JACQUES

Dans Salviac, né d'une villa romaine dans un vert vallon, le cadurcien, Jacques Duèze, futur pape d'Avignon Jean XXII, fit construire, fin xiiie l'église gothique Saint-Jacques. La construction ayant continué après lui, les vitraux évoquant Saint-Jacques et Saint-Eutrope sont du xive. À voir encore de vieilles maisons, une fontaine ronde du xve et les ruines de deux châteaux dont l'un, pourvu d'une tour Saint-Jacques du xiiie, fut sans doute celui des hospitaliers. Dans les environs, dolmen de Pech Curet et menhirs.

 

LA TRÈS ANCIENNE ABBAYE NOUVELLE

Ce monastère cistercien en ruine, fondé vers 1150, donné en 1242 à l’abbaye d’Obazine (Aubazine), abandonné à la Révolution, fait l'objet de restauration.